K1000 :
Personne n'est plus là,
je flâne dans mon royaume sépulcral,
libéré du regard de mes contemporains, des apparats,
de ce besoin de tempérer des apeurés.
Adossé au mur,
je savoure cette solitude douce et amère.
Seuls quelques spectres j'accepte,
autant d'images de ceux et celles que j'affecte.
Architecte et maître d’œuvre des édifices qui m'entourent,
j'apprends à faire le deuil de ces ruines, même si ça m'serre le cœur.
Et j'reste seul dans ces quartiers laissés en friche,
par peur, par feignantise, par concession, par excentrisme.
Parfois c'est vrai j'm'en fiche, parfois ça m'plombe,
et l'théâtre de mes vexations fait salle comble.
Un pied sur l'balcon, l'autre sous l'projecteur,
je joue mon histoire sans prompteur ni correcteur.
GUS :
Je suis roi d'ce territoire où à part moi il n'y a plus âme qui vive.
Je n'suis pas triste ou déçu d'avoir si peu de convives.
Espace immense et cimenté à perte de vue.
La profondeur du silence en guise d'unité d'mesure.
La paix, on m'la fout enfin,
j'suis rien, ou pire, humain.
J'me questionne, apparemment le paradis est urbain.
J'exprime ma vraie nature plus rien n'est négociable.
Plus la peine de prétendre que je possède un ego stable.
Plus pression, plus d'relations sociales,
c'est appréciable de retrouver son état bestial.
De la réflexion à l'exécution,
la voie est droite quand on a plus peur des répercussions.
Au bout d'un temps, bien sûr la solitude me pèse.
Heureusement cette petite voix dans ma tête m’apaise,
avec cette phrase qu'elle me répète depuis 5 mois :
Tu n'es pas fou s'il n'y a personne de plus sain qu'toi.
NOSEPAD :
Je n'aurais jamais cru arpenter de nouveau cette cité-là,
aujourd'hui vide et calme, dénuée de vie et d'âme,
auparavant qualifiée par ceux qui habitaient là de ville idéale.
J'entends le bruit des pas des passants, des éclats de voix, des accents,
je sens des vapeurs d'encens essayant de concurrencer
celles des étals de poissons...
Battement de cils, fin du flash. Retour au silence glacial poussiéreux, bâtiments d'usines dont la peinture part,
tours aux immenses façades toutes lépreuses...
Quasiment des ruines, rien n'durera,
tout s'ra rapidement détruit à cette allure là.
La nature va reprendre ses droits c'est logique.
Ne t'en fais pas Tchernobyl, tu s'ras mieux dans ses bras,
elle qui est capable de grands exploits et nous coupables de grands désastres.
The excellent Baltimore rapper Jay Royale punches his way through icy, noir-ish production with take-no-prisoners bars. Bandcamp New & Notable Apr 15, 2024