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lyrics

NOSEPAD :
J'ouvre à peine les yeux avec une de ces gueules de bois,
une poutre en plein milieu du front, je crois que j'ai
un peu abusé je me rappelle de rien ou à peu près.
J'me lève et titube vers la cuisine pour m'requinquer,
bouffer des p'tits trucs et j'hallucine, j'resitue pas grand chose,
dans mon propre appart', là j'ai pas tout à fait les idées
claires y faut qu'j'avale un cachet. J'galère,
j'sais pas où ma salle de bain est passée.
J'la r'trouve et fouille l'étagère,mais m'arrête soudain nez à nez
avec une femme frêle à l'air égaré, c'est carrément taré !
Après avoir frôlé l’arrêt cardiaque, j'm'envoie un coup d'eau glacée
sur le visage et prends ma claque, pourquoi dans le miroir
j'ressemble à ça ? J'ai les yeux rouges irrités par du maquillage
qui coule sur mes joues, j'me r'trouve sur les g'noux,
y faut qu'j'me r'lève y faut qu'je sorte de c'mauvais rêve !
Un jean traîne, j'l'enfile mais avec mille peines et y m'serre
trop, ou est mon jogging merde ? Dans l'armoire, six paires
de talons aiguilles, laisse tomber j'f'rais pas dix mètres.
Y reste des bottines vertes et des sandales...
Va pour les sandales ! J'me sens vraiment mal
mais descends voir la rue. Là tout est en place
à part que les mecs me matent et parfois m'complimentent
en croyant qu'ça m'a plu. Mais j'm'en branle …...
C'est toi la pute ! Est-ce que j'ai l'air d'avoir envie d'rigoler,
bande de p'tits gorets ? si vous saviez qui j'suis en vrai
vous auriez vite fait d'm'ignorer !
Voyons quand même comment j'suis gaulée...
C'est vrai j'avoue j'ai des atouts, J'comprends pourquoi les meufs
que j'ai croisées avaient des airs assez jaloux...
Mais qu'est-ce que j'raconte ? J'suis quoi ? un fêlé, un fou ?
C'est pas ma vie c'est pas mon corps, j'devrais bientôt m'réveiller d'un coup !

GUS :
Hier soir,
j'me suis encore endormi sur un banc d'métro.
Alcoolisé, puant et dans l'coltard.
J'ouvre un œil encore hagard,
j'suis assis à l'arrière d'une merco et j'suis en costard!
L'histoire se répète, changement de rôle, nouvelle tête. Classe!
Cette fois j'ai pas l'air d'être édenté ou endetté, nan,
ça serait plutôt l'inverse. Soit j'fais partie d'la Jet Set,
soit c'est moi qui gère leurs business!
J'demande au chauffeur:
« - Où est-ce qu'on va?
- À la banque.
- Évidemment, on y est? »
Mon escorte m'attend.
J'sors de la caisse une mallette pleine de billets sous l'bras.
Et dire qu'hier au soir encore j'n'étais qu'un soûlard.
Mais maintenant, on m'ouvre des portes et des mains s'tendent.
J'commande rien mais on m'sert quand même en un instant.
Quel standing c'est dingue, complètement indécent.
Un énième servant s'approche de moi insistant:
« - De la part de la maison. »
J'ai vraiment pas l'habitude avant j'me battais pour un os comme un chien.
Aujourd'hui j'ai les moyens, j'peux claquer du fric sans raison
et on m'balance des trucs gratos. Putain, j'ai des aigreurs au creux des reins,
c'est c'qui arrive quand on passe de la maigreur à l'embonpoint.
Dur de côtoyer les gens qui m'crachaient à la face.
Transition difficile du terrain vague au 1ère classe.

K1000 :
Imagine-toi, que sans le moindre signal,
on doive se réveiller dans la peau d'un quidam.
Telle une loterie, on n'saurait pas dans le corps de qui
on passerait la suite de notre vie.
Que chacun puisse connaître, les choix et les valeurs,
le vécu de l'autre, ses joies et ses malheurs.
Trouverait-on encore deux ennemis ?
Ne crois-tu pas que la justice sociale serait de mise ?
Car franchement, accepterait-on ce statu quo ?
Je crois qu'on ne cesserait pas de l'attaquer.
Tout privilège apparaîtrait comme une aberration,
la discrimination, la privatisation, les rapports de domination,
l'exploitation, les accaparations...
seraient des abominations.
Une découpe territoriale équitable serait primordiale,
la compétition semblerait immorale, est-il normal
qu'il faille invoquer une telle fiction,
pour voir l'ampleur de nos contradictions ?
L'intelligence collective, le partage, l'empathie
s'limitent à la famille, aux semblables, aux amis.
L'homicide d'un ou d'une proche
me révolte plus que tous les crimes commis sur l'globe.
Tout ça semble tellement normal,
que ça explique pourquoi on en est encore là.
Améliorer notre condition commune, qui s'en soucie ?
C'est souvent pour soi-même, qu'avec d'autres on s'associe.
Et j'vois que même mes élans solidaires,
naissent d'un égo qui cherche à s'autosatisfaire.
Dur de partager avec un étranger,
sauf quand c'est notre soif qu'il vient étancher.
C'est l'danger, quand on voit les autres humains
comme un moyen, et non comme une fin.

credits

from Accidents de parcours - Disque 1 - Fracture, released October 12, 2016

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