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Accidents de parcours - Disque 2 - Double fracture

by TRIPLE FRACTURE

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1.
GUS : T'es pire qu'une brique. J'raconte ma life à une sculpture vide. Tu vas m'rendre malade, mon esprit fulmine. De quoi est ce qu'on parle ? Depuis 20 minutes je me sens stupide. J' ai l'air teu-bé à gesticuler devant toi. Je répète ce que j'ai déjà articulé 200 fois. Pourquoi tu ne m'écoutes toujours pas ? On a pas les mêmes yeux, voilà c'que j'constate. On ne va pas dans les mêmes lieux, soit. Mais bon, on vit sur la même Terre. On subit tout les deux l'effet d'serre. Et toi tu trouves que rouler en 4/4 c'est cool, qu'on a les mêmes infos pas le même point de vue c'est tout ? J'vais mettre les bouchées doubles, te parler tous les jours, jusqu'à t'étouffer sous mes discours. Pourtant je n'suis pas discret. À ton stade avancé d'battage de couilles on appelle plus ça distrait. Tu verras, si t'entends pas les mots tu comprendras les coups. Moi non plus j't'écouterai pas quand j'te fracasserai les genoux ! K1000 : Qu'est-ce que tu captes ? Qu'est ce que tu parles, que tu brailles, que tu baves, que tu craches, que tu nargues, mais qu'est ce que tu jactes ? Qu'est-ce que tu crois ? Tout c'que tu vois, ça vient p't'être de nulle part ? Ça s'prend pour des penseurs libres, des grands frères, des grandes sœurs, pire, des loyaux défenseurs qui vont t'apprendre à faire taire tes rancœurs vives. Mais qu'est-ce tu veux arbitrer ? et qui tu veux pacifier ? Laisse les autres gérer leur vie de merde par pitié ! Écoute les peines, les doutes, les rêves, que couvent les têtes, de tous ceux et celles que t'es censé représenter mais sans leur coudre les lèvres. Combien de luttes et d'idéaux déjà confisqués ? Sous le prétexte qu'être égaux c'est trop compliqué. On a pas les mêmes mots, les même modes d'expressions, non. Mais écoute les réponses quand tu poses des questions. On voit que tu aimes ta haute position, ça frôle l'érection. Donc redescends d'un cran qu'on t'explose nos visions ! Tu disais quoi ? J’entendais pas. Alors ça fait quoi quand on change de place ? De s'retrouver en bas, sans sa confiance de classe. NOSEPAD : Ça fait combien déjà ? Un quart d'heure, une demi heure, une heure qu'on en est là ! Que ce gars s'en branle qu'on parle ensemble en balançant des phrases dans l'vent, qu'il s 'étale sans prendre en considération c'que moi j'en pense de son débat ! Jolie conversation ! Juste un instant s'te plaît stop. J'ai une petite question ... Pourquoi tu m'écoutes pas ?! T'es dans un monologue et t'as l'air de trouver que toutes mes idées puent, vu qu'les tiennes fusent et diffusent comme de l'eau d'Cologne sur les fines effluves qui sortent de ma bouche à chaque petit début d'argumentation de ma part, désolé mais t'aurais p'têt pu, je sais pas, un peu plus me faire croire que t'avais au moins une oreille bien connectée sur le son de ma voix. Suis-moi, installe-toi sur le siège, au fond de ma voiture beige. Ah ça y est tu m'écoutes là ? Et tu m'poses des questions en plus, ouaaah ! Tu veux savoir c'que j'vais t'faire ? Je vais cher trop m'vénère, avec des bouts d'verre je vais t'perforer l'zgeg, et là tu verras, comme on s'amusera ! Oh ça va j'déconnais mec ! Tâche pas ma banquette car à priori, rien qu'à t'voir en stress tout gentil, docile, immobile, j'suis plus si hostile. Tu d'vrais voir ta tête elle est si comique ! Allez descends vas-y vomis . Et rappelle-toi d'c'que ça fait quand c'est l'aut' qui domine !
2.
NOSEPAD : Chaque fois que j'me crashe, j'me raccroche aux broches, des cicatrices farouches, dont je suis l'otage. J'suis pas un pro du pilotage en zone de turbulences. J'suis pas bien, à jeun, malsain, mais appeler une ambulance ne sert à rien, on va r'garder ailleurs et puis on verra loin. Allez on écrase un p'tit mégot d'bédo, il est jamais assez tôt pour honorer l'gagne pain. Combattants du quotidien, on lave la vaisselle et aussi l'linge sale des autres, sans même prendre deux s'condes pour soi pour voir les nôtres et laver nos p'tites mains, On r'garde passer nos p'tits trains...trains. Un apéro avec les siens, un p'tit voyage, ça désengourdit la rage, Mes amis se chargent, de répartir le poids, pour m'éviter d'moisir et qu'la vie me broie. Je sais qu'l'asile me nargue, mais là il est trop tôt pour rester captif je crois. Alors j'galère, sans arrêt, hors d'haleine, derrière moi j'laisse mes propres débris de crâne, pas d'temps à perdre. Mon compte est bon j'vais m'détruire, pourquoi j'me monterais des films ? Je dois trouver la force d'affronter mes hontes et déprimes, je n'veux pas être, de ceux qui s'dégonflent et s'esquivent, trop écœuré face à l'immonde perspective, d'avoir dans la bataille à montrer mes tripes. GUS : Allez courage ! Toute la journée aux T.I.G. ou otage. Va falloir trimer pour mériter son fourrage. J'aimerais mordre la main qui tend la pomme mais j'suis trop mort. J'f'rais bien un bête de somme ! Quand j'taf, j'ai une capacité limitée d'auto-motivation. Mon temps j'l'emploie à l'occasion, mais j'reste gratteur d'allocations dans l'âme ! J'suis censé avoir atteint l'âge mûr, mais vu ma carrure si je sors sans armure et qu'on m'fait danser la macarena dans une impasse face à un dur, faut qu'j'appelle du monde. On arrive à … 4. Se croyant efficaces, imposants. Qu'est ce qui nous rend pâles ? Rien. Pourtant, quand le gagne pain s'avère être un casse-reins, On lâche bien ! K1000 : Hier encore, j'me réfugiais sur ce droit chemin, Aujourd'hui, j'prends mon courage à deux mains. J'parle pas d'cette fierté mal placée, de ceux qui peur de rien vont chercher à s'taper. Mais je n'exclus pas la violence, elle peut s'avérer nécessaire par moment. Et on tente de calmer ceux qui la subissent le plus : Faudrait ouvrir la bouche quand on te pisse dessus. Encore une triste lutte qu'on dira perdue d'avance ça évitera qu'on cherche une alliance, dans c't'arène où on est des adversaires potentiels, le courage, c'est refuser c'climat concurrentiel. C'est rester du côté des faibles, victorieux, jusque dans la défaite. Mais divisés depuis les classements scolaires, les maîtres chanteurs nous ont fait des avances grossières. Réduits maintenant à supplier des heures sup', à produire, à formater nos intérieurs bruts. Alors merci au marginaux, aux défricheurs et aussi à celles et ceux qui élargissent le champ des possibles. Car faut du courage pour être à contresens, pour écouter c'qu'on ressent, pour rester vrai quand la fausseté est confortée pour ne pas s'excuser quand on s'est mal conformé. KEBLUX : Comprends que dans la peine se cache l'amour, L'ambition de voir enfin un autre jour. Il faut du courage, les sons se partagent, se propagent. Je les écoute, accoudé à mon nuage. C'est une bonne sensation qui m'habite, un éveil et un besoin de très vite changer de décor, avancer, voyager, faire plus d'efforts, ranimer la curiosité qui chaque jour s'endort. Laissons-nous rêver, de nouvelles possibilités, l'éternité, accélérer le pas, être habilité à avancer sans se retourner. Avoir confiance de militer, pour nos idées. Les sentiments se ressemblent, très patient dans l'attente d'une nouvelle chance, je fume du chanvre depuis le fond d'ma chambre. Je souhaite du courage à nos voisins car depuis l'époque on crée la légende et chez nous les murs tremblent.
3.
K1000 : Pesanteur et lenteur, ma rancœur n'est pas près d'être en deuil. J'crois qu'on peut pas plus rétrograder, on s'traîne vers précipice, préprogrammés. Mets la première, vas-y ! Des tafs de merdes, basiques, des gars peu fiers, des braves mères, des tas de nerfs à vif. GUS : On passe des heures à analyser la stratégie, pour décider lequel des leurs récoltera des gifles. De peur d'être auscultés par un légiste, on s'débine ou passe à l'acte avec la vigueur d'un paraplégique. NOSEPAD : On traîne la patte, on est avares en actes de bravoure Observe la carte note les passages, et marque le parcours, On prépare tout, souvent on s'englue sans agir, On reste à bout, car tout l'temps perdu dans l'av'nir. GUS : Lourd, ma carcasse à trimballer jusqu'à destination. Lourd, la paperasse dans les dossiers de l’administration. Lourd, les prises de décision et l'organisation. Lourd, les crises à répétition, les dépréciations. K1000 : On veut changer les choses, mais à c'rythme on est pas rendus. Dès qu'faut s'restreindre, on est pire que des parodies. NOSEPAD : On s'rase et on s'en va taffer, tant qu'ya d'l'argent à gagner, On baille mais on s'en lasse jamais, même sachant qu'le temps va passer, s'écoulant tout lentement tournant en boucle en roulement mou, comme le mouvement d'la planète. Voulant qu'ça s'arrête on garde un œil sur le cadran, pourtant ça n'allège ni les cœurs ni les carcans d'un labeur qui est l'agent de la peur. Nettoiement par la sueur, écrasement d'la valeur si c'n'est marchande... Sois docile et patiente ! K1000 : Comme ça va vite, comme ça s'agite, partout ça circule. J'me sens has-been, mais j'crois qu'ça s'dit plus. GUS : Joignables chaque jours, 7 sur 7, H 24, les rendez-vous s’intercalent entre deux pages de nos agendas. Langage abrégé, saccage de la syntaxe. Nous très pressés depuis sortie du placenta. NOSEPAD : Face à l'écran, la main crispée sur la souris on clique sans relâchement, Les yeux écarquillés, les pupilles hyper-activées, inlassablement, Perdus devant ces milliers, d'images, d'informations qui déferlent constamment Faire la part des choses, analyser, relativiser, on oublie, on a pas le temps ! GUS : 3/8, cadence insoutenable, petit chef insultant, va vite ! Employé modèle, esclave moderne. NOSEPAD : Gavage à la chaîne, l'alimentaire, broyé par la machine à la merci, des lois du marché, c'est la surenchère et tant pis pour c'qu'on aura pas pu manger, ça passera à la benne ! K1000 : Littéralement des mange-merdes ! S'rait temps qu'on pense le changement, pris dans l'étranglement des rendements démentiels. Prolifération frénétique. Optimisation, rectification, modification génétique. Précipitation et dérives. Considération sélective des vrais risques et périls. Ininterruption d'sollicitations, pas d'respiration n'est permise.
4.
GUS : Depuis tout p'tit élevé à rester sage, poli, respectueux des grands. Un visage d'ange assis au premier rang. Docile, gentil et tolérant, les pages restent blanches dans mon cahier d'doléances. Je suis l'exemple de l'enfant à qui on arrondit les angles, qu'on épargne en taisant toutes les vérités blessantes. Une existence bercée par de jolies légendes auxquelles je crois car ce sont mes parents qui les chantent ! Ne réagis pas s'il y a danger pour ton intégrité physique. Ne t'engage pas si ça déroge à ton éducation civique. Aujourd'hui j'm'en détache quitte à prendre des claques, laissant naître en moi des envies d'vendetta. Dans l'idée j'suis pas contre mais quand la théorie rencontre la réalité j'me rends compte que j'reste figé comme un grand con. Aussi actif qu'un fossile pourtant j'oscille entre l'envie d'faire les gros titres et l'sentiment qu'c'est impossible. K1000 : Ouais, va pas si vite, sois pacifique, fais confiance à cette démocratie qui s'opacifie. Suis la visite guidée, écarte-toi des gue-dins, t'laisse pas dévergonder, sois un gentil Gandhi. Mais la violence est là, et quoi qu'tu dises, soit tu l'utilises, soit tu la subis. Enragés, à force de s'interroger, Y'a des règles auxquelles on préfère déroger, Car à brailler dans l'brouillard, Qu'on soit brillant ou bruyant on finit broyé. Après avoir tout testé, ben t'essaies c'qui reste, Et j'comprends l'dilemme de ceux qui passent à l'action directe, qui s'mettent même à dérailler, puis passent 30 ans verrouillés, à la Jean Marc Rouillan, tiraillés en habits rayés. Ok, faudrait tout faire sauter ! Promis, dimanche prochain j'irai voter. NOSEPAD : T'auras toujours une bonne raison pour ne pas déranger, même quand la morale finit par t'étrangler, toujours une bonne raison pour pas hausser la voix, te dire que c'est pas grave...et cadenasser tes états d'âme. NOSEPAD : J'cavale, puis m'assois sur la banquette, journée banale...assez rasoir en fait. Trois coups d'oeil rapides près d'moi, un couple, un groupe d'amis, une femme et sa fille, rien d'spécial. Premier arrêt, ce mec s'apprête à oublier sa veste. Réflexe je l'appelle, eh mec c'est la tienne? Pas d'blème J'pense que t'aurais fait la même. j'me rassieds jusqu'au deuxième arrêt où c'te vieille s'amène, l'air en galère pas très à l'aise avec sa béquille. Plus d'place, moi je cède la mienne, allez-y, c'est normal et bon pour ma bonne conscience. Ça m'remonte le moral comme quand je donne mon sang. Mais là j'entends des voix à quelques pas d'écart, des gars s'exclament et parlent très mal avec hargne, en viennent à menacer d'claques un mec mais moi, qui prône le respect la paix j'fais l'choix de rester calme. J'connais pas l'histoire j'sais pas comment ça a commencé j'crois qu'le problème dépasse mes compétences et j'imagine les conséquences terribles à v'nir si jamais je mets mon nez dans c'délire. J'peux pas réagir alors que dans seulement deux arrêts j'arrive.... J'aurais voulu ne pas croiser la mine de c'te saleté d'gamine dont la mère tient fermement la main. L'air éteint on dirait bien qu'elle me demande à moi pourquoi ce monde va mal et pourquoi personne n'intervient putain ! J'ai l'sentiment d'être un crétin, vas-y mais, Vise ailleurs, j'suis juste un mec bien. Ma vie c'est pas celle d'un héros dans un dessin animé. J'rougis de honte, elle est tellement pourrie c'te l'çon ! Celle qu'on donne aux gosses et qu'on s'donne entre nous vu qu'on n's'entraide qu'en cas de risque faible et que quand ça s'corse on s'tourne vers ses petites semelles. Faudrait que j' tente quequ'chose ou j'vais r'gretter d'avoir laissé quelqu'un s'faire agresser... pourtant j'attends qu'les autres aillent l'aider... K1000 et GUS : T'auras toujours une bonne raison pour fermer tes oreilles, r'serrer tes œillères, c'est pas tes problèmes. T'auras toujours une bonne raison pour passer entre les gouttes, esquiver les coups, justifier tes doutes. T'auras toujours une bonne raison pour fuir à point nommé, Pourquoi intervenir ? Ça va certainement envenimer. T'auras toujours une bonne raison pour garder profil bas, et prie pour que personne ne te sorte de l'anonymat.
5.
MILMO : Imbécile tu cours à ta perte, ferme tes yeux. Le savoir est flippant, possible est l'overdose. Tu sais c'qu'est la vie simple dans un monde complexe, amnésie volontaire, vide complet. Au feu les innocents. Au fond qu'est-ce qu'on s'en fout ! Heureux les ignorants sans aucun doute. Lorsque conscience gratte on l'écrase vite, r'garde le nombre d'érudits qui d'vant les cris craquent. On croit savoir on sait qu'on se méprend, on saigne. On garde le bénéfice du doute on se défend. On voit des profilés de vérités, on ne fouille pas. Des fois qu'on devienne barge, je crois qu'on en est tous là. NOSEPAD : C'est pas qu'j'en ai rien à faire, que des gens vivent dans des pays aux PIB inférieurs à celui du nôtre en se battant pour des centimes ou que des gens meurent de l'autre côté d'la terre... Mais j'vois pas pourquoi ça devrait m'rendre triste ! J'suis dans l'camp des gentils mais l'important c'est que j'm'en tire, quitte à souvent me mentir, tu veux quoi ? Que j'coure me repentir ? Et j'détourne ma vision, car j'ai pour tradition d'esquiver tout c'qui pourrait m'am'ner à r'mettre en cause ma très douce condition. Et c'est volontairement que j'me plie en quatre, pour ne voir les problèmes que lorsque j'suis en face, soupirant parfois quand des bruits m'angoissent, ou que j'passe trop près de bandes de p'tits vandales. C'est d'ja loin d'êt' facile de gérer ma vie, moins j'm'éparpille mieux j'bâtirai l'avenir. J'veux juste m'épanouir ! BARBIOK : Vérité trop crue j'endure... Qui dit vrai de nous tous, qui a c'point d'vue d'ordure ? L'ardeur est àl, ignare pas moins libre qu'un autre anar', ou citoyen lambda, je pars ... Rampe à terre, l'esprit reste à l'envers, à m'en faire trop souvent bâtis mes enfers, batifole dans mon calvaire, attaque du stylo sur l' amygdale et le veau-cer ! Le vice de croire connaître s'empare des nôtres, la plupart des êtres ont tort. La peur d'apparaître en dehors du décor des autres... respect d'l'effort d'vouloir apporter sa pierre, sans subir les regards et rester fier et fort. La horde est majoritaire, arriéré je demeure sans espoir ! Heureux l'idiot, j'aurai ma peau, barre à mine pour levier pélo j'ai beau tenter d'ouvrir la trappe, le trip est déjà clos, le poids d'la plaque et la clique qui la bloque a les crocs. Agité du bocal dans la brutalité d'une quête, le savoir s'étale et coule dans le lit sec d'un ex fleuve, s'exhale parmi la foule, vois mon spectre, il s'envole, je lévite mais crée le choc ! GUS : J'rêve d'ignorance innocente, de vivre, laisser la voie libre au sentiment d'ivresse que procure le vide, suivre ma route en sifflotant. Malheureusement ce n'est pas l'cas, je n'ai pas l'choix, ma conscience me donne déjà des ordres. J'envie les braves gars, ceux qui ne pensent pas tout bas ce que l'on dit haut et fort. Alors pourquoi faire la morale, aux fous, aux sots, aux lâches ? Pourquoi voir l'obstacle si de toute façon on s'crashe ? Mieux vaut faire le mort, plutôt qu'endosser les torts de la catastrophe, pleurer sur son sort. Car si c'est toi qui les vois c'est toi qui devras ramasser les corps. Triste constat pourtant pour toi c'est déjà trop tard, tu fais partie de ceux qui ont vu les diables sous les costards. Ça te semble évident pour d'autres c'est impensable. Au royaume des non-voyants les borgnes sont responsables. K1000 : J'combats la violence sémantique, mais j'me perds dans le pédantisme, dès qu'un débat démarre, Je deviens un sujet sensible. J'me triture les neurones, extirpe du néant des nuées de noueux méandres. Je sens ce gouffre béant, ce goût de démence, le doute m'étrangle. Plus j'me documente, plus j'apprends à m'défendre, mais plus j'me sens agressé, faut que j'pense à m'détendre. Plus tu vois, plus tu bad, je joue l'inébranlable, sur mes structures lâches faites de culture fade. Le savoir est une arme d'autodestruction, Je n'vois qu'une excroissance grasse qui t'offre l'exclusion. Homo-sapiens aux propos rapiécés, j'me demande si j'suis heureux, j'ai du mal à acquiescer.
6.
K1000 : Personne n'est plus là, je flâne dans mon royaume sépulcral, libéré du regard de mes contemporains, des apparats, de ce besoin de tempérer des apeurés. Adossé au mur, je savoure cette solitude douce et amère. Seuls quelques spectres j'accepte, autant d'images de ceux et celles que j'affecte. Architecte et maître d’œuvre des édifices qui m'entourent, j'apprends à faire le deuil de ces ruines, même si ça m'serre le cœur. Et j'reste seul dans ces quartiers laissés en friche, par peur, par feignantise, par concession, par excentrisme. Parfois c'est vrai j'm'en fiche, parfois ça m'plombe, et l'théâtre de mes vexations fait salle comble. Un pied sur l'balcon, l'autre sous l'projecteur, je joue mon histoire sans prompteur ni correcteur. GUS : Je suis roi d'ce territoire où à part moi il n'y a plus âme qui vive. Je n'suis pas triste ou déçu d'avoir si peu de convives. Espace immense et cimenté à perte de vue. La profondeur du silence en guise d'unité d'mesure. La paix, on m'la fout enfin, j'suis rien, ou pire, humain. J'me questionne, apparemment le paradis est urbain. J'exprime ma vraie nature plus rien n'est négociable. Plus la peine de prétendre que je possède un ego stable. Plus pression, plus d'relations sociales, c'est appréciable de retrouver son état bestial. De la réflexion à l'exécution, la voie est droite quand on a plus peur des répercussions. Au bout d'un temps, bien sûr la solitude me pèse. Heureusement cette petite voix dans ma tête m’apaise, avec cette phrase qu'elle me répète depuis 5 mois : Tu n'es pas fou s'il n'y a personne de plus sain qu'toi. NOSEPAD : Je n'aurais jamais cru arpenter de nouveau cette cité-là, aujourd'hui vide et calme, dénuée de vie et d'âme, auparavant qualifiée par ceux qui habitaient là de ville idéale. J'entends le bruit des pas des passants, des éclats de voix, des accents, je sens des vapeurs d'encens essayant de concurrencer celles des étals de poissons... Battement de cils, fin du flash. Retour au silence glacial poussiéreux, bâtiments d'usines dont la peinture part, tours aux immenses façades toutes lépreuses... Quasiment des ruines, rien n'durera, tout s'ra rapidement détruit à cette allure là. La nature va reprendre ses droits c'est logique. Ne t'en fais pas Tchernobyl, tu s'ras mieux dans ses bras, elle qui est capable de grands exploits et nous coupables de grands désastres.

about

"Double fracture" est le deuxième disque du triple disque "Accidents de parcours"

Pour commander l'album : triplefracture.tictail.com

credits

released October 12, 2016

Textes et rap : Gus, K1000 et Nospad
Scratchs : Dj RFB
Instrus, mix, master et visuels : K1000
Textes et rap sur "courage" : Nospad, Gus, K1000 et Keblux
Textes et rap sur "Heureux l'idiot" : Milmo, Nospad, Barbiok, Gus et K1000
Merci à Loïc pour sa participation dans "Pourquoi tu m'écoutes pas".
Enregistré au Yecnom Studio, Lyon
Merci à tous celles et ceux qui nous ont aidés dans notre parcours, à celles et ceux qui ont collaboré à ce projet. Merci aux salles et aux publics qui nous permettent de partager notre musique. Merci à toi d'écouter cet album. Bonne écoute!

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TRIPLE FRACTURE Lyon, France

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